Je suis née dans un livre. Du moins, il me semble…
Aussi loin que je m’en souvienne, il ne s’est pas écoulé un âge de ma vie qui ne soit marqué par mes nombreuses lectures. De Babar aux albums du Père Castor, de Fantômette au Club des Cinq, de Perrault à Andersen, de la Comtesse de Ségur à Georges Sand, de Molière à Stendhal, de Camus à Malraux, de Zola à Balzac, de Hugo à Giono, de Zweig à Eco… Sans compter tous les poètes dont j’ai aimé entendre la musique : Apollinaire, Aragon, Eluard, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Lamartine…
Il serait impossible pour moi de lister l’ensemble des oeuvres dont j’ai aimé m’abreuver de leur substantifique moelle ! Les livres m’ont nourrie, émue, interpellée, fait rêver, transportée, amusée, consolée, effrayée, soignée… Et aujourd’hui encore, ce sont eux qui me permettent de chasser les moments de doute, d’angoisse, de déception, de découragement ou qui me donnent la force de créer, d’imaginer, projeter en m’apportant chacun leur appréhension du monde…
Umberto Eco disait :
« Ceux qui ne lisent pas de livres n’ont qu’une seule vie, les pauvres : la leur. »
Comme elle résonne aujourd’hui cette phrase… Particulièrement lorsque je songe à tou.te.s celles et ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un jour découvert le bonheur de plonger leur esprit tout entier au coeur d’une autre histoire, d’un autre temps, d’un autre univers…
Lire, c’est vivre !
Saviez-vous que le cerveau ne fait pas la différence entre situation imaginaire et situation réelle ? Entre rêve et réalité ? Imaginez-vous tout ce que les livres, alors, nous permettent d’expérimenter ?
C’est vertigineux…
Il y a quelques temps, je suis tombée sur un article de la revue Cerveau et Psycho :
Les romans renforcent l’empathie
Il fait part des différents travaux de recherche menés par des psychologues qui montrent « qu’entrer dans les mondes imaginaires des romans améliore notre empathie et notre capacité à adopter le point de vue d’autrui. »
Peut-on seulement imaginer la portée humaniste de cette découverte dans un monde aujourd’hui encore trop souvent dominé par la violence et la soif de pouvoir ? Il n’est d’ailleurs pas étonnant de constater que de tout temps, les tyrans se sont particulièrement attachés à brûler nombre d’ouvrages…
Il est urgent de lire !
Mais il est encore plus urgent d’initier nos enfants à la douce musique du langage, au plaisir de maîtriser ses mots, au bonheur de sentir vibrer toutes nos émotions. Le livre est un objet vivant, animé, il a une âme. A commencer par celle de celui qui l’écrit. Le livre a une odeur, une texture, un visuel, une musique qui lui est propre : en cela, il exacerbe tous nos sens et nous connecte à nous-mêmes. Il ne se contente pas de raconter des vies : IL EST LA VIE ! Dans tout ce qu’elle a de plus précieux et savoureux.
Quel plus beau cadeau peut-on alors faire à nos enfants que de leur offrir de goûter aux joies de la lecture et à l’amour des mots ? Racontons-leur des histoires lorsqu’ils sont petits, montrons-leur l’exemple de cette joie communicative, plongeons-nous avec délectation dans un bain de langage, montrons-leur la puissance de cette énergie de vie qui permet de comprendre le monde et nos relations aux autres.
Je rêve d’un monde où chaque humain aura enfin intégré sa juste place, un monde dans lequel la violence aura été éradiquée, un monde où chacun sera en mesure de comprendre son prochain, un monde où plus personne n’aura besoin d’asservir, de dominer pour se sentir exister, un monde où règnera l’équilibre naturel de la vie…
La vie, tout simplement…
Et vous ? Quels livres aimez-vous lire ?
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